Les salariés qui profitent de la période estivale pour mener une réflexion sur l’avancement de leur carrière ou l’état de leurs conditions de travail ne sont pas rares.
Qu’ils entendent obtenir une progression professionnelle, qu’ils soient soucieux de ne pas se heurter aux mêmes écueils, ou encore qu’ils aient décidé de se former… Les sources d’aspirations peuvent être multiples.
Le préalable à leur mise en œuvre ?
En parler.
Que vous soyez l’un de ces salariés, ou un employeur désireux d’échanger de façon constructive, je vous propose un point synthétique sur les différents entretiens à mener au cours de la relation de travail.
Mais bien évidemment, vous pourrez y ajouter ceux que vous jugerez nécessaires pour faire avancer vos rapports en bonne intelligence.
Des objectifs et des régimes variés
Les objectifs des entretiens professionnels sont variés :
- favoriser le dialogue entre salariés et employeur ;
- assurer une remontée d’informations régulière ;
- anticiper et organiser les évolutions de carrière ;
- éviter l’enlisement des difficultés.
Il existe également une certaine diversité des régimes juridiques liés à ces entretiens.
Ils sont parfois obligatoires, et prévus par le Code du travail.
Mais ils peuvent également s’avérer facultatifs, et relèvent alors de la seule politique de l’entreprise.
En particulier, les principaux entretiens de suivi de carrière sont les suivants.
L’entretien d’évaluation
Son contenu
Il a pour objectif de dresser un bilan des performances du salarié sur la période écoulée.
Il peut également servir de support pour consigner des axes de progression, ou encore les objectifs à réaliser sur la période suivante.
Sa périodicité
Il se déroule, le plus, souvent, tous les ans.
Est-il obligatoire ?
Il n’existe pas d’obligation légale de tenir cet entretien.
Il est toutefois utile pour justifier des différences de traitement entre salariés (paie, promotion, etc.)
L’entretien professionnel périodique
Son contenu
Il vise à évoquer les perspectives professionnelles du salarié.
Il est aussi l’occasion d’évoquer les actions à déployer afin de maintenir le niveau d’employabilité.
Sa périodicité
Il doit se tenir tous les 2 ans (sauf dispositions contraires d’un accord collectif), et au retour de certains congés ou arrêts de travail.
Est-il obligatoire ?
Il est obligatoire.
L’absence d’organisation peut donner lieu à des sanctions (abondement correctif ou dommages-intérêts).
L’entretien professionnel de bilan
Son contenu
Il vise à réaliser un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel.
Au-delà, il doit être l’occasion de vérifier que le collaborateur a bien bénéficié au cours de cette période de tous les entretiens professionnels auxquels il avait droit et d’apprécier s’il a suivi au moins une action de formation, une certification par la formation professionnelle ou par une VAE, une progression professionnelle ou salariale).
Sa périodicité
Il doit se tenir tous les 6 ans.
Est-il obligatoire ?
Il est obligatoire.
L’absence d’organisation peut donner lieu à des sanctions (abondement correctif ou dommages-intérêts).
Les autres entretiens à tenir dans des cas spécifiques
De nombreuses situations doivent conduire l’employeur à organiser des points d’échange avec ses subordonnés, à l’instar de :
- L’entretien de suivi du forfait annuel en jours ;
- L’entretien en lien avec le télétravail ;
- L’entretien individuel des élus locaux ;
- L’entretien individuel de début de mandat salarié ;
- L’entretien professionnel de fin de mandat salarié ;
- L’entretien préalable à une sanction ;
- Etc.
L’intérêt commun des salariés et de l’employeur à solliciter ces entretiens
L’employeur comme les salariés ont un intérêt commun à solliciter la tenue de ces entretiens.
D’une part, la régularité des échanges permet d’adopter des correctifs s’ils s’avèrent nécessaires, et de rester en phase dans la relation de travail.
D’autre part, en cas de conflit, les comptes-rendus établis lors de ces entretiens pourront être produits pour justifier du passif réel de la relation de travail litigieuse.